S'ils ne représentent que 8 % de la population libanaise, soit environ 300.000 personnes, les Druzes ont marqué l'histoire du pays à de multiples reprises par leur bravoure, leur patriotisme et le rôle politique joué par leurs représentants.
D'abord installés à Hama, Alep et Damas, les Druzes se réfugient dès le 12° siècle dans le Mont-Liban pour échapper aux persécutions du pouvoir officiel et de l'islam orthodoxe. Et à partir du 14° siècle, avec la dynastie Maa'n, ils fondent l'émirat du Liban et connaissent leur apogée sous le règne de Fakhreddine II, le "prince druze du Liban" ( 1590-1635). Il joua un rôle important pour créer un état indépendant, moderne, prospère et en paix au coeur de l'empire ottoman. Sous son règne, les Druzes et les Maronites du Mont-Liban vécurent dans une atmosphère de tolérance mutuelle. En 1635, le pouvoir ottoman, irrité par ses succès, le condamne à mort.
Fakhreddine II, le "prince druze du Liban |
Guerre civile, massacres et flambées de violence ne cessent qu'à partir de 1860 quand une nouvelle administration est mise en place par l'empire ottoman, confirmant la prédominance politique des Maronites dans la région mais acceptée malgré tout par les Druzes.
A partir de l'indépendance du Liban en 1943, la communauté druze, bien que minoritaire, joue un rôle politique plus important grâce à son chef Kamal Joumblatt qui fonde le Parti Socialiste Progressiste en 1949 pour tenter de dépasser les clivages communautaires.
Soutenant la résistance palestinienne pendant la guerre civile mais s'opposant à l'intervention militaire syrienne au Liban, Kamal Joumblatt est assassiné en 1977. Et en 1983, c'est la deuxième guerre civile entre les Druzes et les Chrétiens après le retrait des Israéliens du Mont-Liban: ce sont cette fois les Chrétiens qui sont obligés de fuir leurs villages pour échapper aux massacres. Les Druzes sortent cependant très affaiblis de ce conflit malgré leur victoire militaire. Et la région du Chouf a souffert du départ massif des Maronites notamment sur le plan économique.
Aujourd'hui, formant une communauté minoritaire , encore relativement fermée, quasi unie derrière Walid Joumblatt, les Druzes tentent de défendre l'unité et l'indépendance du Liban au sein des forces du 14 mars.
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